Artiste et figure à part de la scène Française, KATEL explore sur chaque album de nouvelles formes esthétiques autant audacieuses qu'accessibles.
Mais elle est également une des rares productrices femme en France, dans son propre Studio Mutterville monté à Paris en 2018. Elle réalise des albums aussi différents que ceux de Franky Gogo, Superbravo ou Maissiat, et écrit aussi de la musique instrumentale à destination de podcasts.
En 2018 elle fonde le label FRACA!!! avec deux autres artistes, Robi et Emilie Marsh, et monte ses Éditions, Rospiko Publishing.
Par ailleurs, KATEL défend la place des femmes dans la musique en s'engageant dans des programmes de mentorat comme Mewem, en intégrant la nouvelle commission à l'égalité Femme-Hommes de la Sacem, ou encore en donnant des conférences et ateliers pour que les jeunes femmes puissent plus facilement se référer à des modèles. Enfin elle s'engage en tant que militante des droits LGBTQIA+.
L'album Mutants Merveilles (30 avril 2021) :
Dès son titre, ce quatrième album de KATEL sème le trouble en accolant deux termes a priori contradictoires. S’agit-il d’un oxymore ? D’un pléonasme ? Le single « Rosechou », manifeste queer hautement addictif, apporte une forme de réponse en optant pour une joie éclatante affichée comme un parti pris radical : l’euphorie d’être un corps fluide, un corps différent, libéré des carcans, et de ne pas appartenir au « vieux monde tout mort ».
C’est au corps justement que s’adresse Mutants Merveilles, davantage axé sur le groove que ses prédécesseurs. Rythmes enjoués, échevelés ou bien saccadés et heurtés, qui brassent nombre d’influences allant du trip-hop hypnotique à la pop sixties sautillante, de Steve Reich à Radiohead, avec des accents d'une trap actuelle déjà ingérée pour la transformer.
À l’instar de la Kate Bush de Hounds of Love dont elle partage le goût pour les expérimentations sonores, KATEL choisit de séparer l’album en deux parties contrastées. Une première face accueillante et fluide, et puis une face plus trouble, une face d’ombre aux constructions déstructurées..
Ce quatrième album cultive l’art des paradoxes : réfléchi mais immédiat, troublant mais apaisant, dense et complexe mais toujours accessible. Un album mutant, un album merveille. Et une nouvelle pierre ajoutée à l’édifice d’une œuvre aussi exigeante qu’elle est passionnante.